
La pandémie actuelle nous montre à quel point le coronavirus est contagieux et peut se répandre rapidement. On sait que derrière cette préoccupation de santé publique se cachent de nombreuses opportunités de faire les choses différemment. On pourrait très bien d’ailleurs s’inspirer de l’aspect contagieux du coronavirus pour étudier comment rendre l’amélioration continue, sous toutes ces formes, contagieuse elle-aussi.
Lors d’une pandémie, on veut mettre en place des mesures pour contrôler la diffusion dans le but d’éviter des morts ou de surcharger les hôpitaux. Dans le cas d’une culture d’amélioration continue, on souhaite, au contraire, « favoriser » la transmission par tous les moyens possibles.
Le but des différentes consignes de la Santé publique ne sont pas toutes claires. En amélioration continue on vise quatre choses claires principalement, et quand on y pense cela touche toutes les activités de toutes les organisations :
- Protéger l’organisation; assurer sa performance, sa profitabilité et sa pérennité;
- Protéger les clients et les partenaires; qualité, coûts, livraison;
- Protéger les gens; santé, sécurité, motivation, mobilisation;
- Protéger la société; lois, environnement …
Voici quelques idées provenant d’un remue-méninge simplifié sur les causes facilitant la propagation de la maladie ainsi que les moyens que cela inspire pour encourager le plus grand nombre possible d’organisations et d’employés à faire de l’amélioration continue une pratique contagieuse.
Des personnes sont infectées sans démontrer de symptômes.
Les gens formés à l’amélioration continue en parlent-ils assez à leurs collègues, appliquent-ils les méthodes apprises pour démontrer que cela marche et que c’est à la portée de tous ?
La progression est exponentielle (chaque personne contaminée peut en contaminer de trois à cinq autres et ainsi de suite).
Pourquoi ne pas établir un plan pour que chaque personne formée ou impliquée dans un projet en parle à trois ou cinq autres (au minimum). Cela peut se faire lors de rencontres de service, via un blogue, dans le journal de l’entreprise, ou encore lors des rencontres entre la direction et tous les employés.
Les gens comprennent mal certains messages de la santé publique car le vocabulaire est peut-être plus compliqué que nécessaire pour eux.
On peut se demander pourquoi en amélioration continue on utilise des termes japonais alors que le français possède les équivalents : gaspillage (muda), alerte (andon), et de nombreux autres. Gardons le message simple, il passera mieux et sera mieux répété.
On agit comme d’habitude et on ignore les consignes de la santé publique. L’amélioration continue consiste à constamment rechercher de nouvelles façons de faire.
Il faut donc promouvoir les idées des employés et cela de toutes les manières possibles à l’aide de suggestions-solutions, en les impliquant dans des kaizens …
Les consignes sont mal adaptées à certaines régions ou situations.
Il existe plusieurs méthodes, stratégies et outils pour faire de l’amélioration continue. Pour qu’elle se répande il faut choisir la bonne et l’adapter à sa situation et pas seulement respecter les dictats corporatifs, qui peuvent cependant être parfois bons.
On critique souvent le manque de test de dépistage et devant l’inconnu on ne se croit pas porteur du virus.
Les entreprises devraient prendre le temps de se comparer à l’aide de balisage et d’outil de diagnostic comme le Qualimètre ou d’autres. Ne pas se comparer ou ne pas se mesurer peut nous laisser croire que nous sommes meilleurs qu’en réalité. L’humilité est d’ailleurs une grande force pour pouvoir s’améliorer.
Certaines personnes sont sceptiques quant à la situation réelle et ne font pas assez attention.
Il faut donc partager les résultats obtenus grâce à l’amélioration au sein des organisations et même en dehors. Le salon des MPA (meilleures pratiques d’affaires) est une excellente opportunité d’y parvenir, et il y en a bien d’autres.
Certaines personnes ou organisations ne donnent pas le bon exemple en ne respectant pas les consignes de la santé publique.
Dans les organisations si les dirigeants ne donnent pas l’exemple (assister à des formations, participer à certains projets, s’intéresser aux projets en cours, libérer du temps pour les employés travaillant sur des projets …) alors l’amélioration continue ne pourra pas se propager.
L’absence de vaccin est certainement une cause de contagion.
Cependant en amélioration il ne faut pas attendre la solution miracle, il faut commencer quelque part, qu’importe le comment.
En quelques lignes j’espère vous avoir donné assez d’éléments de réflexion pour croire que l’on peut rendre l’amélioration continue contagieuse avec une prise de conscience et un peu de bonne volonté.

par Olivier de Brouwer, ing.
Conseiller senior en qualité et amélioration continue Gestionnaire – directeur – formateur – coach